L’AREQ du Haut-Richelieu vous offrait gratuitement cette conférence.
Très bon article dans le
Pauline Marois s’adresse aux retraités de l’éducation
MARIANNE LAFLEUR mlafleur@canadafrancais.com
Pauline Marois a livré un long témoignage de son parcours politique devant 150 personnes réunies au Quality Hotel.
(Photo Le Canada Français – Jessyca Viens Gaboriau)
L’ancienne première ministre du Québec, Pauline Marois, était de passage à Saint-Jean-sur-Richelieu lundi afin de donner une conférence à l’Association des retraités et retraitées de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ). Elle en a profité pour livrer un témoignage sur les raisons qui l’ont poussée à s’impliquer en politique et rappeler que le militantisme ne s’arrête pas avec la retraite.
« Je pense qu’on apprend toute la vie, peu importe l’âge qu’on a », a lancé Mme Marois en début de discours. Elle a insisté sur le fait que la retraite ne signifiait pas de se retirer, comme le propose l’origine latine du mot: retrahere. « La retraite, au contraire, c’est d’avoir plus de temps pour se mobiliser, pour continuer d’être actif, de s’engager dans tous les mouvements », a-t-elle argué devant une salle attentive.
Près de 150 personnes étaient présentes au Quality Hotel pour écouter la politicienne raconter son parcours personnel et professionnel. Les membres ont également pu prendre un moment après la conférence pour échanger avec elle et lui poser des questions.
Cette activité était organisée par le comité sociopolitique et le comité des femmes de l’AREQ du Haut-Richelieu.
ÉDUCATION
Mme Marois pense qu’on ne doit pas se demander comment faire de la politique, mais plutôt pourquoi on veut en faire. « Quand on sait pourquoi on en fait, après, on trouve comment », a-t-elle affirmé.
Mme Marois est issue d’un milieu modeste. L’éducation a toujours été une priorité dans sa famille. Ses trois frères, sa sœur et elle ont tous obtenu des diplômes universitaires. Dès son jeune âge, Pauline Marois réalise donc que la richesse d’une nation, c’est l’éducation.
Toutefois, au collège, la réalité la rattrape et elle se rend compte que selon le milieu d’où l’on vient, on n’obtient pas la même chance dans la vie, le même accès à l’éducation. « Ça a été un choc pour moi [de] découvrir les classes sociales », raconte-t-elle.
Elle a tenu à rappeler aux personnes présentes que c’est à l’État de s’occuper du bien commun et de l’intérêt collectif. Elle pense que c’est le rôle du gouvernement de développer de grandes politiques collectives pour améliorer l’éducation, les programmes de santé et les lois syndicales.
Cette quête de justice sociale deviendra l’une de ses deux plus grandes motivations à faire de la politique active, avec la lutte pour l’indépendance du Québec. « Lors de mon stage en Outaouais, je prends conscience du risque d’anglicisation du Québec […] je vais devenir souverainiste », explique la politicienne.
CLIMAT POLITIQUE ACTUEL
Questionnée sur les récentes démissions de femmes dans la sphère politique, Pauline Marois a expliqué que les réseaux sociaux rendaient la vie politique encore plus difficile qu’avant. « Les médias sociaux ont amené quelque chose de très pervers, on n’a pas besoin de s’identifier, on est dans l’anonymat et l’on peut dire n’importe quelle bêtise. C’est répandu sur d’immenses réseaux et les femmes sont plus sensibles à ça. Ça nous atteint », a avancé Mme Marois.
Elle a d’ailleurs profité de sa présentation pour glisser un mot sur le manque de confiance des femmes en politique. « Ça, c’est le problème des femmes. On doute, on a jamais assez confiance en nous », a-telle dit.
Elle a rapporté que toutes les fois où on l’a nommée à de nouveaux ministères, elle se demandait si elle allait être à la hauteur.
Elle soutient tout de même qu’il y a une grande avancée de la présence de femmes en politique et dans le milieu syndical et elle encourage les femmes à prendre leur place. « Aucun pays ne peut se permettre de se priver de 50% de ses talents, de sa créativité », note-t-elle.
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